L’ATELIER
Partant du constat de l’absence de mémoire queer en périphérie francilienne, l'objectif de cet atelier est de rendre compte d’une expérience queer de la périphérie francilienne, par des personnes y vivant où y aillant vécu, par la réalisation d’un essai audiovisuel. L’atelier aura lieu du 10 au 13 juin, à la Maison Marta Pan, à Saint Quentin en Yvelines.
Considérant non pas un rapport d'identification à un lieu mais de désidentification (José Esteban Muñoz, 2009), comme un geste de subversion et d'hybridation de l'identité, comme un moyen de participer à la mise en place d'une mémoire queer entendue comme une pratique mémorielle mouvante, intergénérationnelle et créative, cet atelier créatif propose à cinq participant.es, du 10 au 13 juin 2024, de se rapporter à la mémoire d'un lieu : interroger notre perception d'un espace et d'une ville, son rôle dans notre imaginaire, nos représentations, notre construction individuelle et collective.
Face au manque d'images, le dispositif créatif de l'atelier propose de confronter des images enregistrées pendant la période par les participant.es, sur des espaces urbains de leur choix (possibilité de filmer en dehors de Saint Quentin en Yvelines, en périphérie francilienne, selon le choix des participant.es) aux récits de chacun.es. À partir de ce matériau de départ, les participants, assistés par l'artiste Takashi Makino, auront à leur disposition plusieurs dispositifs pour rendre compte de leur relation à cet espace et à sa mémoire : collage avec d'autres sources filmiques et photographiques (archives personnelles rapportées où ouvertes), travail d’expérimentation sur pellicules, travail d’un texte, voix off, montage …
FORME DE L’ATELIER : COLLAGE. INTERMEDIA.
La pratique du collage, est la forme principale qui a été choisie pour accueillir les différents projets durant l’atelier, notamment pour sa capacité à s’adapter aux différents projets, selon les angles choisis.
Il s’inspire de l’intermédia, évoqué par José Esteban Muñoz dans Cruising Utopia, the then and there of queer futurity, " un processus de croisement des médias qui conduit à un système en état de perpétuel inachèvement, dont la nature même est anti-systémique et analogue au moment pré-identitaire ". Par son caractère interdisciplinaire, la pratique du collage permet de rompre la séparation conventionnelle entre les sources, entre la mémoire et l'imagination, entre le fait et l'anecdote. Il permet à chacun.e des participant.es de s’en emparer selon l’angle qu’iel choisit de développer.
L'objectif de ce projet est de réunir deux approches différentes du collage cinématographique, par la rencontre du travail de Stéphane Gérard et Takashi Makino . Collage utilisant le montage et la transformation d'images d’archives, dans le cas de Stéphane Gérard, celles du cinéaste Lionel Soukaz et de son Journal Annales, qui ont documenté l'histoire des luttes LGBTQIA+, les archives des émeutes de Stonewall, qu’il recontextualise et actualise dans Rien n’oblige à répéter l’histoire. Générer des univers à partir le réemploi de matériaux filmiques, pour Takashi Makino, par un travail plastique sur des bandes filmiques analogiques.
Le processus créatif durant l’atelier, avec les participant.es, alliera, un travail sur pellicules filmiques avec des images en numérique (tournage durant l’atelier, possibilité de montage avec d’autres images d’archives, personnelles ou non). Les particpant.es auront ensuite la possibilité, à la fin de l’atelier, de projeter en simultané les sources numériques et les sources analogiques. Cette forme audiovisuelle pourra, selon la volonté de chacun.e, être numérisé en laboratoire, pour conserver une trace ou retravailler l’essai.
Stéphane Gérard et Takashi Makino seront présents sur la durée de l’atelier pour accompagner chaque participant.e dans le phases d’écriture, filmage, montage.
PEDAGOGIE
L’objectif de l’atelier est d’accompagner chaque participant.e dans sa démarche sans proposer nécessairement une forme finie. L’idée de cet atelier, c’est que chaque participant.e puisse s’emparer des outils créatifs disponibles, d’investir ce cadre de leur récit, en confrontant son récit personnel à un lieu.
ORGANISATION DE L’ATELIER
L’atelier suit le déroulé suivant : atelier de collage et écriture, tournage, montage, création de bandes filmiques, projection simultanée bandes filmiques et essai vidéo numérique.
JOUR 1
Atelier de collage papier.
Approche du collage à partir de plusieurs sources papier. Penser l’écriture par une approche concrète des images et des textes.
Percevoir ce que cette approche permet de dégager, dans l’imagination et la conception de l’essai vidéo.
(Accompagné par Takashi Makino et Stéphane Gérard)
JOUR 2
Filmer dans la ville avec un téléphone ou un appareil photo.
Enregistrement sur disque dur.
(Accompagné par Takashi Makino)
JOUR 3
Montage sur ordinateur.
Fabrication de bandes filmiques.
(Accompagné par Takashi Makino et Stéphane Gérard)
JOUR 4
Présentation avec double projection de la vidéo et des bandes filmiques.
(Accompagné par Takashi Makino)
Horaires : 10h-13h/14h-18h
Atelier gratuit. Prise en charge des repas sur toute la durée de l’atelier.
RECOMMENDATIONS
Le tournage se fera sur téléphone portable (sur caméra si vous en avez une). Il est demandé de venir avec un téléphone portable avec une caméra d’une qualité suffisante.
Il est recommandé de venir avec un disque dur externe ou une clé USB grande capacité (64 GB) pour stocker les images prises durant le tournage. Un prêt est possible si vous n’en avez pas à disposition.
Le montage s’effectuera sur Davinci (logiciel gratuit) sur ordinateurs portables. Nécessité d’apporter son ordinateur portable durant l’atelier (possibilité de prêt par l’université si nécessaire).
(Le logiciel de montage Da Vinci sera utilisé durant l’atelier. Il est conseillé de se familiariser avec avant l’atelier si vous ne l’avez jamais utilisé. Le logiciel est gratuit et téléchargeable depuis internet : https://www.blackmagicdesign.com/fr/products/davinciresolve
Nous serons également là pendant l’atelier pour vous accompagner.)
Il n’est pas demandé d’avoir une connaissance préalable du travail ou de la projection de films analogiques. L’approche proposée par Takashi Makino est assez intuitive, ne nécessitant pas de connaissances techniques.
Un tournage d’images est organisé durant l’atelier pour le travail de chaque essai. Néanmoins, il est également recommandé, d’en apporter d’autres, visuelles, sonores, textuelles que vous souhaiteriez ajouter à votre essai. Ces sources peuvent provenir d’archives personnelles ou ouvertes, internet, revues … Cela peut être un son, un texte, un poème, un dessin, une séquence filmée, une image…