KINOTOPIA1
juin 2024
Pendant quatre jours, en juin 2024, Kinotopia a souhaité être un espace d'échange et de recherche sur la représentation queer en périphérie francilienne.
Cinq participant·es ont été invité·es à poser ces réflexions, en filmant, réutilisant ou détournant des images, avec le désir que cet atelier puisse servir de parenthèse réflexive dans leur pratique artistique : poursuivre une recherche sur nos identités mouvantes et nos imaginaires .
COLLAGE




Tiana Solomampionona, kinotopia, 2024




Fatma Zrann, kinotopia, 2024


Allyson Félicité, kinotopia, 2024




Takashi Makino, kinotopia, 2024
FILMS RÉALISÉS

Avant la nuit est l’histoire d’un amour déchu. Ce qui précède l’horreur, et la disgrâce. Dans cette version du récit, je fuis. Je m’échappe. Je survis, et je me remémore avec nostalgie ce qui a été perdu.
Né·e au Havre, de parents originaires de la Martinique, du Sénégal, et du Mali, puis élevé·e à partir de ses treize ans aux Etats-Unis, Allyson Félicité est profondément traversé·e par son parcours multiculturel, et ce que de telles confluences racontent de l’Histoire coloniale française. Iel fait des études de communication rhétorique, et de genre à l’Université de Long Beach, en Californie, avant de rentrer en France, et travailler pendant sept années pour le média international Vice, en tant que producteur·ice et réalisateur·ice.
Artiste hétéroclite non binaire, dont la pratique oscille entre le cinéma documentaire, la poésie, le chant, la performance et la peinture, Allyson voit en l’exploration des récits intimes des communautés subalternes et marginalisées une source non exhaustive et politique de transformation et de libération.

Fragment itinérant (Identité Saturée) est le résultat d’assemblages de plusieurs vidéos d’archives trouvées sur une vieille carte SD, et issues de vidéos de prise au cours du workshop. Elle représente un trajet, une promenade en famille dans une voiture, parcourant la complexité de la périphérie urbaine et d’une identité queer. Les séquences sont superposées, saccadées, saturées et agrémentées de discussions témoignant d’une relation maternelle à la fois vécue et imaginée. Une discussion parcourant le rapport à soi, à son genre, et à la complexité de la façon dont on peut penser être perçu.e. Ce sont des mots et des images qui espèrent résonner avec ce sentiment nostalgique d’un passé heureux et d’un présent lourd, signalé par une piste audio passant de chants, de moteurs vrombissant, de pas et de vide.
Artiste autodidacte, Tiana Solomampionona étudie à l’Université Paris 8 dans le cursus EDAM (Ecologie des Arts et des Médias). Pratiquant la vidéo, la photographie et le graphisme, Tiana travaille sur le souvenir et l’archive, notamment en lien avec les politiques post-coloniales, queer et féministes. Jeune artiste, iel continue d’expérimenter et d’explorer de nouvelles techniques, cherchant à donner une impulsion à des problématiques et des voix marginalisées, espérant pouvoir également s’en donner une.

Home est le récit d’une réalité vécue et encore bien ancrée dans notre société. L’idée du film est née de la lecture d’un poème de Toni Morrison qui fait ressurgir des sentiments d’exclusion, d’inégalité et d’injustice. Toutefois, il laisse entrevoir des lueurs d’espoir.
Fatma Zrann est photographe et documentariste dont le travail porte essentiellement sur les questions de la mémoire collective et des représentations identitaires.